L’abandon de poste en CDI : que faire ?

Le monde du travail est parfois confronté à des situations délicates, notamment lorsqu’un salarié en contrat à durée indéterminée (CDI) ne se présente plus à son poste sans prévenir. Cette situation d’abandon de poste soulève de nombreuses questions et peut générer un sentiment d’impuissance chez l’employeur. Comment réagir face à cette problématique ? Quelles sont les conséquences pour le salarié et quelles procédures suivre pour l’employeur ? Cet article se propose de vous éclairer sur les démarches à entreprendre et les erreurs à éviter.

Qu’est-ce que l’abandon de poste en CDI ?

L’abandon de poste correspond au fait qu’un salarié cesse brusquement et volontairement de se présenter à son travail, sans motif valable ni autorisation préalable. Il s’agit d’une absence injustifiée qui peut être considérée comme une faute professionnelle grave. Cependant, il convient de distinguer l’abandon de poste des autres formes d’absences autorisées ou justifiées (maladie, congés payés, etc.).

Les conséquences pour le salarié

Un abandon de poste peut avoir des conséquences importantes pour le salarié concerné. En effet, cette absence non justifiée constitue une faute pouvant donner lieu à un licenciement pour faute grave ou faute lourde. Dans ce cas, le salarié ne bénéficiera d’aucune indemnité de licenciement ni d’indemnité compensatrice de préavis. De plus, il risque de rencontrer des difficultés pour retrouver un nouvel emploi, notamment en raison du motif de licenciement mentionné sur son certificat de travail.

La procédure à suivre pour l’employeur

Face à un abandon de poste, l’employeur doit agir avec prudence et respecter certaines étapes clés afin de ne pas commettre d’erreur pouvant rendre le licenciement sans cause réelle et sérieuse. Voici les principales démarches à effectuer :

  1. Prendre contact avec le salarié : L’employeur doit tout d’abord tenter de joindre le salarié par tous les moyens possibles (téléphone, e-mail, courrier) afin de connaître les raisons de son absence et lui demander de justifier celle-ci. Cette démarche permet également de s’assurer qu’il s’agit bien d’un abandon de poste volontaire et non d’une absence involontaire due à une situation exceptionnelle (maladie grave, accident, etc.).
  2. Mise en demeure : Si le salarié ne répond pas aux sollicitations ou ne fournit pas d’explication valable, l’employeur peut lui adresser une mise en demeure par courrier recommandé avec accusé de réception. Ce document doit rappeler les obligations du salarié en matière d’assiduité et lui enjoindre de reprendre son travail dans un délai précis. La mise en demeure constitue une étape obligatoire avant de pouvoir engager une procédure de licenciement.
  3. Engager la procédure de licenciement : Si le salarié ne reprend pas son poste malgré la mise en demeure, l’employeur peut entamer la procédure de licenciement pour faute grave. Il doit alors convoquer le salarié à un entretien préalable, au cours duquel les motifs du licenciement seront exposés. Après cet entretien, l’employeur dispose d’un délai de deux jours ouvrables pour notifier par écrit le licenciement et ses motifs au salarié.

Les erreurs à éviter

Dans le cadre d’un abandon de poste en CDI, il est important pour l’employeur de respecter scrupuleusement la procédure décrite ci-dessus afin d’éviter toute contestation ultérieure devant les tribunaux. Voici quelques erreurs fréquentes à ne pas commettre :

  • Ne pas chercher à contacter le salarié avant d’envisager un licenciement : cela pourrait être interprété comme une volonté de se débarrasser du salarié sans chercher à comprendre les raisons de son absence.
  • Rompre le contrat de travail sans suivre la procédure légale : certains employeurs sont tentés de considérer l’abandon de poste comme une rupture du contrat par le salarié lui-même et donc comme une démission implicite. Or, cette pratique est illégale et expose l’employeur à des sanctions en cas de litige.
  • Laisser passer trop de temps avant d’agir : si l’employeur tarde à réagir face à l’abandon de poste, il peut être considéré comme ayant accepté tacitement cette situation et ainsi perdre la possibilité de sanctionner le salarié.

En somme, face à un abandon de poste en CDI, l’employeur doit faire preuve de rigueur et de discernement pour respecter les droits du salarié tout en préservant les intérêts de l’entreprise. En suivant scrupuleusement la procédure légale et en évitant les erreurs courantes, il sera en mesure de gérer cette situation complexe avec succès.

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